Chers camarades,
Bernard Lozé, administrateur du SHCF, est mort ce dimanche 31 octobre. Et je le pleure.
Bernard était mon ami. Comment vous dire qui il était ?
Les Anglo-Saxons ont une expression : Bigger than life. Elle lui va bien.
Bernard était un entrepreneur dans le sens le plus noble du mot : créer en prenant des risques. Il avait cru avant tout le monde en France dans le génie de certains financiers – les hedge funds managers – c’est comme cela que nous nous sommes rencontrés, il y a 25 ans, alors que j’occupais cette fonction chez Rothschild. Puis il avait cru en la Russie au lendemain de la chute de l’URSS. A chaque fois visionnaire et à chaque fois “Banco!”.
Plus tard, en me cédant ses activités financières, il m’a permis de démarrer ma propre activité
d’entrepreneur.
Mais Bernard, c’était aussi l’amitié, la fidélité et une extrême générosité. Autour de lui, il voulait que les gens soient heureux et pour cela il aimait que l’ambiance soit festive, luxueuse et les mets fins.J’ai rarement vu quelqu’un donner autant de lui-même pour le bonheur, pourtant éphémère, des autres. Bernard aimait et savait créer de la joie autour de lui, il voulait tout simplement voir ses amis heureux. Qu’est ce que j’ai aimé ses fêtes !
Enfin Bernard, c’était la chasse. C’est lui qui me l’a enseigné. Il a été mon mentor. Sa passion, cette passion dévorante, il m’a appris à la comprendre et à la ressentir. Il a été un grand monsieur de lachasse et un soutien indéfectible du Saint Hubert Club de France. Chers membres, chers abonnés, nous perdons avec lui un des tout grand connaisseur et amoureux de la chasse internationale. Il va beaucoup nous manquer.
Il m’écrivait il y a trois jours : “ (…) mon seul regret est de ne pas avoir partagé certains de ces intenses bonheurs en suivant mon père quand j’étais haut comme trois pommes. Il était totalement passionné, le meilleur chasseur que j’ai connu (…) je suis très heureux que tu aimes cela et en profites. Bravo Alexandre. Et bravo pour le Saint Hubert. Fidèle amitié. Ton Bernard.” La chasse. L’amitié indéfectible. Le père qui surgit de l’inconscient au soir de sa vie. Comme un message d’adieu.
Bernard était une force, une force sensible .
Et Malraux me revient sans cesse à l’esprit . Parce que Malraux ne pouvait parler que des grands hommes. Et Bernard était de ceux-là. Et puis ce titre “Les chênes qu’on abat …” que j’associe immédiatement à Bernard.
Mon dieu , que j’ai envie d’avoir la foi.
Le Saint Hubert Club de France adresse toutes ses condoléances à sa famille. Je suis en pensée avec elle en ces moments de deuil et de grande douleur partagée.
En Saint Hubert